Wednesday, 21 March 2007

Day Two

Lundi 12.03
(English adapted version below)

Le réveil a sonné vers cinq heures cinquante. Je ne sais plus si ce lui ou l’appel à la prière, par le muezzin, qui m’a réveillé. Après une bonne douche, qui sait quand en aurons nous l’occasion d’en prendre une autre, nous sommes allés à la réception nous enquérir de la localisation du restaurant pour le petit déjeuner.
Nous sommes les premiers. Je n’ai pas tellement faim mais je me force de manger un peu. Le café que j’ai pris est imbuvable. Je me demande si ce n’est pas parce que je suis le premier à m’en servir que j’ai ramassé tout le marc. J’ai pris un thé et laissé le café sur la table.
Les autres nous ont rejoint et vers sept heures nous sommes tous dans le hall de l’hôtel.
Premier problème technique, la couture de la bretelle du sac d’Isabelle à lâché. Elle commence la réparation sur place et la terminera dans la voiture s’il n’y a pas trop de secousses.
Cette fois-ci ce sont deux voitures, deux Toyota Land Cruiser, qui ont été mises à notre disposition. Nous chargeons les bagages et le départ a lieu vers sept heures et quart. Nous prenons la direction vers Mahboubine, sous une fine pluie intermittente. Il y a pas mal de monde en mouvement, c’est probablement l‘heure où les gents vont à leurs occupations.
Le soleil fait des apparitions timides, par intermittence. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne, les habitations font place à des étendues de culture, il paraît que c’est du blé. Il y a des oliviers et des palmeraies. De toutes manières les maisons sont, en général, basses. On ne voit pas de grands édifices. Les seules constructions qui dépassent ce sont les minarets.
On se dirige vers Ajim où l’on prendra le bac pour quitter l’île de Djerba et rejoindre la terre ferme, le continent africain.
Lorsque nous quittons l’île nous quittons aussi les palmeraies et les maisons blanches aux portes et fenêtres bleues. Maintenant on ne voit plus que des oliviers.
Le soleil commence à percer. Les arbres diminuent pour laisser la place aux arbustes. On voit ci et là des troupeaux de moutons.
Nous prenons la direction de Matmata où nous allons visiter une maison troglodyte. De temps en temps on aperçoit des eucalyptus.

Les stations d’essence se limitent ou sont réduites à leur plus simple expression : un rassemblement de jerricanes sur le bord de la route, surveillées par un quelconque personnage.
Les nuages diminuent au fur et à mesure que nous descendons vers le sud.

Nous arrivons finalement chez Fatma, la maison troglodyte. A l’extérieur s’érige une petite tente nomade, paraît-il pour les touristes. Cela fait couleur locale.
Fatma nous reçoit dans son humble demeure. On y entre par une espèce de tunnel où, sur des braises, chauffe une minuscule théière. Nous arrivons à ce qu’on pourrait appeler la cour intérieure, qui est en fait un trou d’environ huit à dix mètres de diamètre creusé dans la colline. Sur la paroi de ce « trou » des ouvertures, sorte de niches, paraît-il creusées à la main font office de pièces :chambre à coucher, cuisine, pièce à couture, etc. La famille compte cinq enfants.
Nous prenons un thé fort amer avec un goût très prononcé à du thym, avec un peu de pain que nous trempons dans de l’huile mélangé à du miel.
Nous prenons congé de Fatma en lui laissant un pourboire. Il est toujours difficile d’estimer combien il faut donner. Si trop peu assimilé à de la mesquinerie, si trop interprétable comme hautain. L’idéale serait trouver la juste valeur des choses, sans tirer profit de la situation ni donner une vision de haut.

Nous avons repris la route vers le sud-ouest, vers Douz, qui se trouve à une centaine de kilomètres.
La végétation se raréfie de plus en plus et les nuages disparaissent peu à peu. La route n’est pas trop mauvaise.
J’ai somnolé. Je regrette de rater et de appréhender le paysage mais c’est plus fort que ma volonté de rester éveillé.

Arrivés à Douz, nous nous garons sur la place du village. C’est comme une cour intérieure entourée d’arcades ou de proches. Une, ou mieux dit, deux rues la traversent se croissant en plein milieux. C’est un bazar à touristes. Partout les souvenirs les plus et les moins typiques. Nous achetons un chèche à un quart du prix de celui acquis à Bruxelles. Si on avait su ….
Nous faisons connaissance d’un de nos chameliers, Ibrahim.
Nous avons un moment à nous, mais nous sommes timides. Nous osons à peine faire le tour de la place. Dans un coin quelques personnes âgées, des hommes, bien sûr, assis sur des tapis et peaux d’animaux, à même le sol, jouent aux dominos, faisant fi de ce qui les entoure, à l’ombre d’un arbre probablement plus que centenaire.
A peine nous approchons nous de l’un ou l’autre étalage, que le racoleur typique se manifeste. Je déteste cela. Je ne supporte pas qu’on me racole. Je dis poliment bonjour et puis je fais semblant de rien. Heureusement ils n’insistent pas.
On a osé sortir de la place et faire le tour par une rue parallèle où le marché journalier, dirais-je, prend sa fin. On ne voit que des hommes partout qui sans être agressifs, mettent mal à l’aise. On n’oserait pas s’éloigner d’une rue de plus.
C’est le choc des cultures, des différences. Finalement c'est nous les intrus. C’est même normal qu’ils nous jettent des regards si pas hostiles pas tout à fait amicaux. J’imagine qu’à leur place je me sentirai un peu comme une bête de foire. Je sais que au fond ils sont très hospitaliers, que moins on en a, plus on partage. Il suffirait d’un geste, d’une situation favorable pour que nos mondes se rencontrent. Nous apparaissons comme des être venus d’une autre planète avec nos vêtements sportifs, nos appareils photos, nos regards inquisiteurs, curieux, de comprendre, d’apprendre, certes, mais parfois inopportuns.

Nous retournons au centre de la place et prenons un thé, pas besoin de préciser, à la menthe bien sûr. Nos chauffeurs nos conduisent, à pied, au bar restaurant où nous refaisons le plein : une brique au thon et un couscous, suivi d’un gâteau aux amandes.

Nous nous installons à nouveau dans les véhicules. Nos bagages ont été placées sur le toit et la partie arrière est occupée à présent par nos provisions pour la semaine.
Nous quittons Douz vers treize heures, sur la même route de notre arrivée, mais dans le sens inverse, c'est-à-dire en allant vers l’est, puis à ce qui me semble être entre quinze et vingt-cinq kilomètres nous sortons de la route goudronnée pour prendre une piste cap au sud. Par moments nous suivons la piste, par moments nous roulons à travers tout. JE ne sais plus combien nous avons roulé ainsi mais certainement plus d’une heure.

Nous arrivons au campement, à Djebil, près d’un point d’eau. Là nous faisons connaissance de notre guide Béchir et du deuxième chamelier, Rida. Ils sont en train de trier les affaires et de les repartir en charges pour les différents chameaux (dromadaires en fait, une bosse, mais que j’appellerai désormais chameaux indistinctement).
Il y en a cinq dont un qui émet un bruit spécial avec sa bouche et sa langue, qui n’est pas le blatèrement typique. Nous apprendrons plus tard qu’il est en rut.
La charge se comporte principalement de deux grands paniers en osier contenant nos provisions ; huit jerricanes d’eau d’environ 60 à 80 litres d’eau ; une grosse tente ; quatre tentes ; les matelas pour onze personnes ; couvertures ; tapis de sol ; cuisinière ; piquets ; les ustensiles de cuisine et nos bagages ainsi que ceux des chameliers et guide.
Nous levons le camp après que les chameaux aient été chargés.
Le soleil est de plus en plus présent, quoiqu’il y a des cumulus par-ci par-là. La chaleur n’est pas trop lourde.

Nous marchons direction est sud-est pendant environ une heure et demie, histoire de s’éloigner un peu de la civilisation. A un moment donné, Béchir, commence à ramasser du bois sec. C’est le signal implicite ou plutôt explicite d’une halte, en ce cas la fin de la journée. Nous l’imitons, et ramassons tout ce qui nous paraît être du bon bois à brûler.
Béchir décide de l’endroit et nous déposons tous nos charges. Il nous demande où souhaitons nous dormir. Il y a trois possibilités : à la belle étoile, dans la grande tente ou dans des tentes individuelles deux par deux. J’aurais préféré dans la grande tente, mais comme les autres ont choisi les petites tentes, nous avons opté aussi pour une petite.
Nous installons donc les tentes au bon gré de notre inspiration.
Le coucher de soleil est magnifique. Les odeurs du souper commencent à envahir l’air. La nuit tombe assez vite.
Béchir a fait placer une grosse couverture près du feu où nous nous installons. L’air est frais. J’ai mis mon T-shirt orange en matière synthétique qui me donne immédiatement une sensation de chaleur et mon training. Pour le couvre-chef j’ai mis le chèche.
Béchir distribue les couverts : une cuillère à chacun et une serviette. Il remplit un plat de « chorba » (soupe) pour chacun. C’est délicieux. Des légumes avec un peu de pâtes, des « langues d’oiseau », en réalité des pâtes grecques. Le tout avec un arrière goût à cannelle. J’en reprends et je crois que tous en font de même. La suite est un couscous simple mais tout aussi délicieux. On termine par de dattes et le traditionnel thé.
Le thé est assez corsé et d’un goût assez différent à ce quoi je m’attendais. Dans ces contrées tout liquide étant bon à prendre, je ne fais pas la fine bouche. J’en reprends même afin de m’y faire au goût.
Le ciel, dans l’obscurité de l’environnement, nous dévoile une éternité d’étoiles. Cela me ramène à mon enfance, quand, en été, je passais des heures à les observer. J’ai oublié le nom des constellations, mis à part la grande ourse, facilement repérable.
Nous reprenons encore du thé et puis écoutons un peu les explications de Béchir, qui répond à nos questions.

Quand nous décidons d’aller nous coucher nous avons l’impression qu’il est très tard alors qu’il n’est pas encore neuf heures.
Le rodage n’est pas encore fait et nos affaires, bien qu’à portée de main, ne sont pas accessibles aisément. Ce dont on a besoin se trouve, comme par hasard toujours au fond du sac.
Le silence est tout simplement MAGNIFIQUE. Il nous entoure, il m’envahit et je me laisse emporter. Je m’endors dans une paix qui compense grandement la dureté du sol.



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I no longer know if I have been awakened by alarm clock or the call to the prayer, by the muezzin at five.
After a good shower, who knows when we will have a new opportunity to take another one, we have gone to have breakfast.
We are the first ones. I am not hungry but I force myself to eat something. The coffee is undrinkable. I wonder whether it is because I am the first to use the drink machine. I have taken a tea instead of, and left the coffee on the table.
The other have joined us and at about seven we are all in the hotel entrance.
First technical problem, the sewing of the strap of Isabelle’s rucksack is disjointed. She begins repairing it and will finish it in the car if there are not too many shocks.
We have taken the direction towards Mahboubine, under a fine and intermittent rain. There is plenty of people walking on the side on the road, it is probably the rush hour for them.
The sun makes timid appearances, intermittently. There are olive-trees and palm plantations. There are no high buildings, the only constructions which are visible over the roofes of the houses are minarets.
We drive now towards Ajim where we will leave Djerba and to join the African continent.
When we leave the island we also leave the palm plantations and the white houses with blue doors and windows.
Trees decrease to leave the place to shrubs. From time to time we see eucalyptuses and also sheep herds.
We take the Matmata direction where we will visit a troglodyte house.
The petrol stations are reduced to their simplest expression: some jerrycans gathering on the edge of the road, controlled by some sleepy men.
Clouds decrease as we descend towards the south.
We arrive finally at Fatma’s, the troglodyte house. Outside there is a small nomadic tent, apparently for tourists. That makes local colour.
Fatma welcomes us in her humble environment. To get inside we walk across a kind of tunnel where, a tiny teapot heats in the embers of a small fire. We arrive at what we could call the internal courtyard, which is in fact a hole from approximately eight to ten metres in diameter dug in the hill. On the walls of this "hole" there are what we could call the rooms, kind of niches, apparently manually dug : kitchen, livingroom, sleeprooms, etc. The family has five children.
We take an extremely strong tea with a very marked taste to thyme, with bread that we soak in oil mixed with honey.
As we leave Fatma we give her a tip. It is still difficult to consider how much we must give. If too little could be taken as mesquinery, if too much can be interpretable like haughty. The ideal would be to find the right value of the things.
The road take us towards the south-west, towards Douz, which is at hundred kilometres. Vegetation rarefies increasingly and clouds gradually disappear. The road is not too bad.
I doze off. I regret missing the landscape but it is stronger than my will to remain awaken.
Once at Douz, we park on the town’s square. It is like an internal courtyard surrounded by houses and arcades. Two streets cross it perpendicularly. It is a tourists bazaar. We buy a chèche to cheaper that the one I bought in Brussels. If I had known ... We are introduced to one of our camel drivers, Ibrahim.
We have freetime for one hour, but we are timid. We hardly dare to get to the opposite part of the square. In a corner some elderly people, men, of course, seated on carpets and animal skins, play the dominos, being indifferent to what surrounds them, to the shade of a tree probably more than centenary.
Hardly we approach to one stall-display, the typical come-hither appears. I hate that. I do not bear to be solicitted. I say hello politely and I continue walking. Fortunately they do not insist.
Finally we dare to leave the square and make a small tour by a parallel street where the daily market is coming to its end. One sees only men everywhere who without being aggressive, put badly at ease. I would not dare to move away from a street moreover.
It is the culture clash, differences. After all we are the intruders.
It is even normal if they glance at us not completely friendly. I can imagine that in their place I will feel slightly like a circus animal. I know that basically they have a great sense of hospitality but we seem to arrive from another planet with our sport clothing, our cameras, our curious glances, …
We come back to the square and have a mint tea before going for lunch.
We leave Douz at one o’clock, by the same road we came, we drive for more or less twenty kilometres then we leave that asphalted road and take a track towards the south for more than one hour.
We arrive to the basic camp, at Djebil, near a water point. There we are introduced to our guide Béchir and the second camel driver, Rida.
There are five camels (in fact dromadaires, but I will call them camels from now) one of them emits a special noise with its mouth and something that seems to be its tongue, which is not the typical blatèrement. We will learn later than it is on heat.
The charge behaves mainly of two large baskets in osier containing our provisions; eight jerrycans containing approximately 80 litres of water; one large tent; four small tents; the mattresses for eleven people; covers; groundsheet; cooker; stakes; the kitchen utensils, our luggage and those of the chameliers and guide.
We raise the camp after camels were charged.
The sun is more and more present, though there are some cumulus. Nevertheless, heat is not too heavy.
We walk to south-east for one and a half hour, to left behind the "civilisation". At a given moment, Béchir, starts to collect dry wood. That's the implicit, or rather explicit, signal of a near halt, in this case the end of the day. We imitate him, and start collecting everything that appears us to be good for fire.
Béchir asks us where do we prefere to sleep. There are three possibilities: under the stars, in the large tent or in individual tents two by two. I would have preferred in the large tent, but as others have chosen the small tents, we also have chosen a small.
The sunset is splendid. The smell of the supper start invading the air. The night falls rather quickly. Air is fresh. I'm wearing my orange synthetic T-shirt which gives me immediately a warm feeling and the chèche.
Béchir distributes the cutlery : a single spoon. He fills a dish with "chorba" (soup) for each one. It is delicious. Vegetables with small pasta, "bird’s tongues", actually we know it as Greek pasta. After this soup we get a simple but quite delicious couscous and as dessert some dates and the traditional mint tea.
The tea has a rather different taste that the one I expected but I drink it any liquid is good.

The sky, in the darkness, reveals a full set of stars. That brings me back to my childhood, when, in summer, I spent hours observing them.

We take some more tea and listen to Béchir who gives some explanations and answers to our questions.
When we decide to go to bed we have the impression that it is very late. In fact it is just a quarter to nine.
The silence is simply SPLENDID. I let it to invade me.

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